FEBC-FABA
Le prélèvement kilométrique

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le prélèvement kilométrique contraint le secteur du négoce des matériaux de construction à majorer ses prix entre 0,5 et 2,5 %


La Fema - fédération belge des négociants en matériaux de construction - met en garde : le prélèvement kilométrique, qui sera instauré dès le 1er avril, représentera pour le négoce des matériaux de construction une hausse significative du coût du transport sur de nombreuses autoroutes belges et une importante partie du réseau routier ; ses activités logistiques constituent en effet un élément non négligeable des services qu’elle fournit. La Fema réfute également l’argument des politiques qui mettent en avant la déductibilité de ces frais pour les négociants en matériaux de construction ; en réalité, ce prélèvement kilométrique n’est ni plus ni moins une taxe supplémentaire sur la rentabilité du secteur et constitue un coût variable supplémentaire. Ce coût ne peut être supporté par le négociant qui, s’il ne le répercute pas, risquerait de voir plonger sa rentabilité en dessous de zéro.

Pour étayer ses propos, la Fema a fait analyser les bilans du secteur du négoce des matériaux de construction et, s’appuyant sur l’étude de ce secteur en Belgique publiée en janvier, a réalisé une simulation de l’effet et de l’impact de cette hausse des coûts sur la rentabilité des négociants belges en matériaux de construction. La matrice indique que le négociant belge risque de voir sa marge nette déjà minime (1,47 % EBIT) diminuer encore de 0,5 % à plus de 3 % si ce prélèvement kilométrique n’est pas répercuté, ce qui ferait plonger ses résultats dans le rouge.

À partir de 3,5 tonnes

À partir du 1er avril, tous les camions de plus de 3,5 tonnes circulant en Belgique devront installer un OBU (On Board Unit) et payer un prélèvement kilométrique sur les autoroutes belges. En fonction du poids du camion et de la norme euro du moteur, la taxe portée en compte s’élèvera entre 7,4 et 29,2 cents par kilomètre parcouru.

La marge EBIT moyenne (Earnings before interest and taxes, c’est-à-dire le résultat d’exploitation) de 1,47 % que les membres de la Fema ont atteint en 2014 constituait le point de départ de l'analyse précitée. D’après l’analyse, ce prélèvement kilométrique engendrerait une augmentation annuelle de 7 à 10 % des frais de transport pour le négociant en matériaux de construction. Faute d’informations détaillées sur l’importance relative des frais de transport dans le total des frais d’exploitation (achat de marchandises, rémunérations, services et biens, amortissements, etc.) du négociant, les simulations se basent sur une importance relative entre 5 et 50 %.

Si les frais de transport n’augmentent pas (0 %), la marge EBIT de 2014 se maintient. D’autres simulations montrent clairement que cette marge diminue au fur et à mesure que l’importance relative des frais de transport dans le total des frais d’exploitation augmente et que le prélèvement kilométrique contribue à une nouvelle hausse des coûts. Le résultat d’exploitation devient même négatif (et évolue donc vers une rentabilité négative) si les frais de transport augmentent de plus de 10 % et représentent une majoration de plus de 15 % des frais totaux du négociant.

Heureusement, cette histoire a également débouché sur plusieurs points positifs. L’eurovignette ne sera, en effet, plus d’application dès l’instauration du prélèvement kilométrique. Par ailleurs, la taxe de circulation pour les camions sera allégée et les zones autour des ports belges seront moins taxées, voire plus du tout, dans le cadre du prélèvement kilométrique.

Pour continuer à garantir leur rentabilité, les négociants en matériaux de construction devront répercuter sur leurs clients finaux (une partie de) cette augmentation dans les frais de transports. Pour « variabiliser » autant que possible cette hausse des coûts, ils devront définir une clé de répartition correcte en réalisant un suivi rigoureux des frais de transport additionnels générés par l’approvisionnement des clients ou des chantiers de construction. Pour ne pas saper la rentabilité d’une entreprise sur le long terme, ces frais variables seront répercutés autant que possible.

Répercussion des frais variables

En fonction de la hausse des coûts du transport (entre 0 % à l’heure actuelle et 10 %, chiffres communiqués par le secteur des transports) et de la proportion des frais de transport dans le compte de résultats, les bilans risquent de virer au rouge si ces coûts ne sont pas répercutés. Toute personne ayant un minimum de compétences économiques conseillera au négociant en matériaux de construction de répercuter toute augmentation des coûts variables. Le montant exact à répercuter dépendra de sa situation spécifique, de son utilisation des péages et de la valeur de la gamme de produits qu’il livre. Un négociant en matériaux de construction qui livre essentiellement des matériaux de gros-œuvre « bon marché » répercutera différemment la hausse des coûts que celui qui livre des produits de finition « plus onéreux ». Une hausse tarifaire de 0,5 à 2,5 % au minimum semble dès lors inéluctable. La Fema est convaincue de la nécessité d’appliquer ces augmentations tarifaires pour rémunérer à un prix raisonnable les services fournis par le négociant en matériaux de construction. Le proverbe latin ne dit-il pas : « Nihil enim sol oriatur » ou, en français, « On n’a rien pour rien.».

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