Euroconstruct prévoit d’ici 2015 une remontée du BTP corrélée à la croissance économique | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Les mauvais résultats économiques enregistrés par les pays européens ont incité des experts à ajuster leurs prévisions pour le secteur de la construction concernant la période 2013-2015. Seule une hausse du PNB (= produit national brut) peut induire un début de reprise. Telle est la conclusion présentée lors de la réunion semestrielle d'Euroconstruct, tenue à Copenhague le 14 juin dernier. Lors de la précédente réunion, organisée à Munich en décembre 2012, Euroconstruct prévoyait une diminution de la construction et du génie civil à concurrence de 4,7 % en 2012 et d'1,6 % en 2013. Ainsi, d’après leurs pronostics, une légère augmentation était à prévoir ces prochaines années. Or, les chiffres communiqués en juin ont été fortement revus à la baisse. En effet, les effets de la crise sont plus lourds qu’escompté et on prévoit pour 2013 une diminution de 2,8 %. Selon Euroconstruct, le secteur de la construction est en recul depuis 2009, cette situation se stabilisant en 2011, certes, mais sans véritable reprise. Pourtant, il règne dans la plupart des pays un climat positif concernant la construction de logements. Par ailleurs, les conditions de financement sont également restées favorables, un contexte qui, conjugué à une inflation contrôlée, a permis de ne pas aggraver la situation. Pour 2014, les experts tablent dès lors sur une croissance limitée (+ 0,5 %), un pronostic qui pourra cependant être encore revu à la baisse si la situation économique ne se rétablit pas. Quant à 2015, la croissance prévue s’établit à 1,7 %. Il convient de remarquer que l’efficacité énergétique, stimulant de poids pour le secteur de la construction dans le cadre des objectifs ambitieux que s’est fixé l’Union européenne, n’a pas l’effet escompté. Par conséquent, le segment de la rénovation dans le secteur résidentiel, le domaine ayant le plus à gagner en efficacité énergétique, recule d'1,5 % en 2013. Ce pourcentage stagnera en 2014, avant une progression d'à peine 1,3 % en 2015. Malgré son potentiel énorme, l'efficacité énergétique ne semble donc pas encore constituer un élément structurel du secteur. À cet égard, un plan d’action concret pourrait dès lors s’avérer nécessaire. Le secteur non résidentiel touché par la crise Pour 2013, on prévoit une diminution pour tous les segments (résidentiel, non résidentiel et génie civil). Pour la période 2013-2015, c’est particulièrement le secteur non résidentiel qui présente une courbe inquiétante, à raison de – 3,3 % en 2013, - 0,3 % en 2014 et + 1 % en 2015. Les 3 grandes branches du secteur non résidentiel, la construction de bureaux, de bâtiments industriels et de distribution) vont d’abord épuiser leurs stocks et utiliser leur surcapacité de production et, dès lors, reporter de nouveaux investissements. Notons que les segments « logistique » et « soins de santé » devraient être touchés moins lourdement. Par ailleurs, selon les prévisions d’Euroconstruct, l’Espagne, touchée par une diminution de l’activité de construction, devrait perdre son statut d’acteur majeur au profit des Pays-Bas, de la Suisse et de la Norvège. Les pays nordiques (Scandinavie, Allemagne et ses pays voisins) devraient tenir relativement bien le coup face à la crise européenne. En effet, leur dynamique économique est séduisante en termes d'emploi, ce qui stimule à son tour le secteur résidentiel.
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